Témoignages

L’histoire de Batcheva

Avant tout était différent…

Il y a bien des années, mon père a eu le mérite de sauver beaucoup de vies, étant volontaire au Maguen David Adom. Il était souvent appelé pour intervenir sur les lieux d’accidents et de tragédies pour administrer les soins de première urgence, avant de continuer sa routine habituelle.

Lors des attentats terroristes en 2002 il a été témoin de quantités de scènes terribles, et tout a commencé à se détériorer. Il a été diagnostiqué comme victime de choc et post-trauma, c’était la descente aux enfers.

L’homme grand et fort que je connaissais passait son temps à entrer et sortir de l’hôpital psychiatrique…

Ma mère, qui ne s’occupait plus que de lui, n’avait plus le temps ni la force pour s’occuper de nous, les enfants.

Elle n’était plus là quand on avait besoin d’elle, ni quand je l’ai appelée au secours, même lorsqu’un de mes frères m’a agressée en laissant en moi une cicatrice indélébile.

J’ai arrêté d’aller à l’école, je passais la plupart de mon temps à traîner dans la rue et à manger sans limites. Je me suis perdue, tout simplement.

Le Ciel m’a envoyé le Foyer de l’espoir.

Ici j’ai été accueillie avec le sourire. On m’a donné un endroit où manger et dormir, et surtout de la chaleur et de l’espace pour rêver, grandir et me développer dans les domaines que j’aime, un endroit où pleurer quand j’en ai besoin, mais aussi pour être heureuse. Une place pour moi.

L’histoire d’Hanna

Il y a 4 ans, je ne voulais parler à personne.

Je me suis enfermée dans mon monde, je ne voulais pas rencontrer de nouvelles personnes, encore moins leur parler. Je n’ai plus ouvert la bouche, ni en société, ni à l’école – on appelle ca “mutisme sélectif”.

Je ne savais pas, ou peut être que j’avais peur, d’avoir à faire avec toute cette histoire de sentiments. Qui pourrait en avoir envie?…

J’ai intégré le Foyer de l’espoir à l’âge de 13 ans. Je n’avais plus de foyer et encore moins d’espoir. Mais les gens ici n’ont jamais arrêté d’espérer, de croire en moi et d’investir en moi tout ce qu’ils avaient. tout doucement j’ai commencé à m’ouvrir aux autres. J’ai trouvé des amies merveilleuses qui ont vraiment de l’intérêt pour moi! J’ai réussi à casser de plus en plus de murailles et de boucliers que j’avais créé autour de moi, je me suis mêlée socialement, et sans m’en rendre compte j’ai même eu de meilleurs résultats à l’école.

Aujourd’hui je suis plus forte, je me connais mieux et je rêve d’entrer dans le monde du high-tech. Aujourd’hui je suis même certaine d’y réussir!

L’histoire d’Avigayl

Il vous est déjà arrivé d’être tout près de chez vous mais très loin? Si ça vous semble bizarre je vais vous raconter mon histoire.

La maison dans laquelle je suis née et où j’ai grandi se trouve juste là, à Netanya – tout près de là où je me trouve maintenant et d’où je vous écris. Mais cette maison était tout sauf la mienne.

Ma mère – celle qu’on décrit comme “la seule et unique” – nous a maltraités sans cesse. Elle nous a délaissé, moi et mes frères et sœurs, nous a maltraités physiquement et verbalement, même mon pauvre père en souffrait.

Finalement, mon père, qui ne pouvait plus supporter cette situation, a divorcé et quitté la maison, et nous sommes restés là à souffrir…

Quand la douleur est devenue insupportable, je suis allée me réfugier chez une de nos voisines qui me connaissait et savait ce que j’avais enduré. Après plusieurs mois où j’ai vécu chez elle, j’ai pu intégrer grâce à elle le Foyer de l’espoir, et pour la première fois j’ai ressenti ce qu’était un vrai foyer.

Ici j’ai été entourée et soignée, j’ai connu de merveilleuses amies, j’ai eu droit à du soutien scolaire et même à de nouveaux vêtements. Oui, parfois le nouveau foyer chaleureux se trouve tout près de l’ancien et mauvais, et je remercie D. de l’avoir trouvé.

L’histoire de Tova

Quand la vie s’écroule, on a besoin d’une présence chaleureuse. Mais c’est justement dans ces moments qu’il n’y a plus personne.

Il y dix ans, mes parents ont divorcé. Mon petit nid aimant et chaleureux s’est soudain brisé. Il n’y avait plus de chaleur, il n’y avait plus de nid en fait et c’est ça qui faisait le plus mal, il n’y avait plus personne pour m’aimer. Après le divorce, mes deux parents ont refusé la garde et je me suis retrouvée toute seule. Triste, terrorisée, c’etait le noir total.

Je culpabilisais, je n’avais plus aucune confiance en moi. J’ai compris que je n’avais plus sur qui compter puisque mes parents n’avaient même plus les moyens de subvenir à leurs propres besoins, passant de petit boulot en petit boulot.

Et là, quand tout semblait perdu, j’ai trouvé la chaleur. Un vrai foyer, et un nouvel espoir.

Grâce à la psychologue et à mes incroyables monitrices, j’ai repris confiance en moi, j’ai pu m’aimer à nouveau et être aimée des autres. Quand je sortirai il de là (je rêve de faire des études dans l’enseignement), je sais que personne ne m’attend dehors, aucune aide financière, ni même pour trouver un toit – mais j’ai un immense cadeau que j’emmène avec moi: Ma confiance renouvelée en moi et en ma force, je sais que je peux surmonter les difficultés, aller de l’avant,  et en sortir grandie.